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Enseignement

Le bardo de la réalité absolue 5/8

Nous devons penser que nous écoutons cet enseignement sur les Six Bardos pour pouvoir aider l’ensemble de tous les êtres à se libérer de la souffrance du samsara, tous ces êtres qui ont été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace.

Quand nous parlons d’écouter un enseignement, quel en est le bienfait ?

Le bienfait en est pour l’esprit. Si nous écoutons des enseignements du Dharma pendant plusieurs années, si nous pratiquons le Dharma pendant plusieurs années et qu’au bout de tout ce temps nous avons toujours autant d’émotions perturbatrices, comme la colère ou le désir-attachement, nous ne pouvons pas dire que le Dharma ne nous a apporté une aide. Si au moindre mot nous nous mettons en colère, si lorsqu’une personne commet la moindre erreur nous nous mettons en colère, cela montre que le Dharma ne nous aura apporté absolument aucune aide. S’il en est de même au niveau du désir et que nous nous disons tout le temps, je veux ceci, je veux cela, il me faut ceci, là encore, cela sera de même. Si lors de l’écoute du Dharma, nous sommes complètement dans l’opacité mentale ou que nous avons tout oublié en rentrant chez nous, là encore, le Dharma ne nous aura apporté aucune aide. Si nous écoutons pratiquement endormi, nous n’écoutons pas véritablement car nous n’utilisons pas l’enseignement, nous ne pratiquons pas, l’enseignement rentre par une oreille et sort par l’autre. Je vous donne toutes sortes de moyens pour que vous les mettiez en pratique. Que vous le fassiez ou non, cela ne dépend que de vous.

Le Bouddha Shakyamuni a dit : Je vous montre le chemin qui mène à la libération, c’est à vous de choisir si vous voulez le suivre ou non.

C’est comme si vous aviez faim, que vous alliez dans la cuisine où toute sortes de plats sont préparés et que vous mangiez pas. Vous continuerez à avoir faim.

Lorsque Milarépa est allé pour la première fois vers Marpa et qu’il a demandé :
« Je vous en prie, donnez-moi des enseignements pour atteindre l’état de Bouddha dans cette vie-même ! ».
Marpa lui a répondu :
« Je vais te donner les moyens pour que tu atteignes l’état de Bouddha dans cette vie-même, mais que tu l’atteignes véritablement, cela ne dépend que de toi ».

C’est pourquoi il est nécessaire d’examiner son esprit. Quand nous reconnaissons que nous avons de l’opacité mentale, il faut développer la persévérance. Il est bien, au moment du réveil, de faire une session de pratique car le matin notre esprit est naturellement clair. Il y a un lien entre notre esprit, le souffle et l’extérieur, le souffle du matin est différent du souffle du soir. Si nous n’avons pas la possibilité de le faire, avoir de la foi, de la dévotion pour les Trois Joyaux, offrir ce que nous pouvons manger au moment des repas, adresser une prière avec beaucoup de ferveur, permettra naturellement à la clarté de s’accroître dans notre esprit. Nous avons obtenu une existence humaine, c’est pour cela qu’il nous faut utiliser au mieux cette existence, ne sachant pas si nous l’obtiendrons à nouveau. Nous ne savons pas si, dans le futur, nous aurons un corps humain, nous ne savons pas ce qu’il adviendra demain. Nous sommes dans l’ignorance. S’il y a une personne derrière nous, nous ne sommes même pas capables de la voir. Comment pouvons-nous voir ce qu’il adviendra dans le futur ? Nous sommes comme un aveugle devant un trou qu’il ne voit pas et qui tombe dedans. Nous avons deux yeux mais nous sommes comme cet aveugle.

Toutes les activités de ce monde sont sans fin. Patrul Rinpoché a dit que les activités sont semblables à toutes les étoiles dans le ciel, elles sont innombrables. Nous pourrions passer toute notre vie à parler de ces activités et cela ne suffirait pas car notre esprit est sans cesse dans ce tourbillon.

Lors d’un débat entre Milarépa et deux érudits, Milarépa avait accompli le sens profond du débat et les deux érudits en avaient accompli que le sens des mots. Rechungpa, un des disciples de Milarépa, lui, n’avait pas obtenu le sens des mots, il ne parvenait pas à débattre, il se dit :
« Je devrais aller en Inde pour étudier encore, mon Lama n’est pas capable de m’aider ».
Il alla faire sa requête à Milarépa, il lui demanda s’il pouvait aller étudier en Inde pour débattre avec ces deux érudits.

Milarépa lui a répondi :
« si tu pars étudier les mots, tu ne deviendras pas omniscient, tu deviendras omniscient en étudiant le sens. Pour étudier le sens profond, il te faut méditer, c’est ainsi que tu pourras atteindre l’état de Bouddha ».

C’est pour cela que si nous méditons, nous avons la compréhension véritable de toutes les activités de ce monde. C’est pour cela qu’il y a une différence entre la Sagesse de la méditation et la Sagesse des mots. Si nous nous entraînons véritablement à la méditation, si nous développons cette sagesse de la méditation alors la sagesse de l’étude, la sagesse de toutes activités de notre monde apparaîtra.
Le Bouddha Sakyamuni a dit qu’il fallait obtenir la Vue de la Sagesse. Nous obtenons cette Vue au travers la compréhension de la nature de notre propre esprit, c’est cela la Vue Parfaitement Pure. Littéralement les yeux, la vue, c’est la Vue Parfaitement Pure. En fait, nous pouvons avoir une parfaite omniscience au travers et dès l’obtention de cette Vue Parfaitement Pure. Bouddha a obtenu cette omniscience avec la capacité de voir le karma de chacun, à savoir quelles furent les vies passées de chacun, quels ont été les souhaits et quelles seront les vies futures au travers du karma de chaque individu. Cela provient de sa parfaite omniscience et cette omniscience vient de l’obtention de la Vue Parfaitement Pure. C’est pour cela que le Bouddha Sakyamuni a dit que l’omniscience n’était pas la connaissance intellectuelle, mais la Vue Véritable. L’omniscience des mots serait d’avoir une compréhension des textes, de savoir écrire ces textes avec brio, de pouvoir les expliquer avec une grande clarté. Cependant le plus important est d’obtenir l’omniscience du sens, pas l’omniscience des mots, peu importe si nous savons écrire ou lire, le plus important est de pouvoir aider les autres au travers du sens, c’est cela le plus important. C’est cela la véritable omniscience.
L’omniscient des mots est semblable à un singe. Le singe est capable de faire toutes sortes d’activités, il est agile, habile. Si, par contre, nous lui mettons un nœud autour du cou, il ne sera pas capable de se défaire de ce lien. Le singe est très habile, il peut faire toutes sortes de choses mais pas vis-à-vis de lui-même, il est incapable de se dénouer. Le sens de cet exemple est celui-ci : si j’enseigne le Dharma mais que je ne médite pas, je peux effectivement l’enseigner mais là, dans ce cas, je suis comme un singe.
La dernière fois, nous nous étions arrêté au Bardo de la Réalité absolue.
Au moment du Bardo de la Dharmata, nous allons méditer Dorjé Sempa. De notre cœur, des rayons de lumière irradient. Tous ces rayons de lumière, semblables à une corde, irradient en grand nombre à la verticale. Il est dit que si nous restons sans absolument aucune distraction, dans ces lumières semblables à des cordes, alors sur le support de ces lumières, d’autres apparences vont se déployer de manière plus vaste.
Sur le support des lumières semblables à des cordes, des apparences différentes et plus vastes vont émerger. Au départ, ces lumières vont émerger de notre cœur. Une lumière bleue va irradier, se déployer au-dessus de laquelle, comme un miroir, va se déployer ces lumières bleues, elles seront d’un bleu semblable à l’espace et elles vont descendre. La nature même de ces rayons sera la Sagesse Semblable au Miroir, ces lumières seront d’une grande clarté, elles seront très fortes.
Sur le support de ces rayons de lumière, à leur extrémité, vont se trouver cinq sortes de sphères lumineuses sans centre, sans périphérie, toutes aussi vastes et aussi nombreuses que l’espace et cependant reliées entre elles. A nouveau, au-dessus de cette lumière bleue, va émerger une lumière blanche. Des sphères blanches vont se déployer et ces sphères blanches vont irradier une lumière rouge. Au-dessus de cette lumière blanche, va se trouver un récipient de cristal retourné de couleur blanche. Ce récipient sera de la nature de la Sagesse toute Accomplissante. Au-dessus de la lumière blanche, va émerger une lumière jaune, sur ce déploiement de couleur jaune, va apparaître un récipient de cristal retourné, ce récipient et les sphères lumineuses seront semblables. Au-dessus de la lumière jaune, va apparaître une lumière rouge, un récipient rouge retourné. Ces quatre différentes lumières, bleue, blanche, jaune, rouge, vont être entourées d’un arc-en-ciel de ces quatre lumières. C’est comme un dais d’arc-en-ciel avec au sommet, un dessin comme une plume de paon. A ce moment-là, vont se déployer les « Cinq Sagesses ». Nous n’avons pas normalement le temps et la possibilité de reconnaître le déploiement de ces sagesses, de la Sagesse Toute Accomplissante.
Si, dans cette vie-ci, nous réalisons véritablement cette Sagesse Toute Accomplissante, au moment du Bardo de la Réalité absolue, la Sagesse émergera et nous pourrons reconnaître ce déploiement. Si nous avons une parfaite maîtrise des souffles, nous réaliserons cette Sagesse Toute Accomplissante. Dans la pratique du Thögyel, il y a la pratique des trois postures, celle du Dharmakaya, du Sambogakaya et de Nirmanakaya. Celui qui a réalisé la posture du Nirmanakaya peut obtenir une maîtrise parfaite au niveau des souffles. A ce moment-là, il n’est pas nécessaire de faire des yogas des souffles car c’est une réalisation, car c’est la maîtrise des souffles au travers de la posture du Nirmanakaya dans la pratique du Thögyel. C’est à partir de cette posture du Nirmanakaya que les tiglés vont apparaître. Dans les trois sortes de postures, les tiglés apparaissent mais la maîtrise parfaite des souffles correspond à la posture du Nirmanakaya. Dans le futur, en retraite, nous verrons ces trois postures. Pour faire ces retraites, pour que les instructions soient données, il ne faut pas plus de sept personnes maximum. Auparavant, avant de recevoir ces instructions, il faudra faire trois retraites sur la prise de refuge. Nous allons méditer quelques minutes.