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Enseignement

Le bardo de la réalité absolue 2/8

Chépa Dorjé Rinpoché, Paris le 10 septembre 2009

Nous allons penser que nous allons écouter cet enseignement pour libérer les êtres dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace, de la souffrance du samsara, afin qu’ils atteignent l’état de Bouddha.

Actuellement, nous avons le karma accumulé par le passé et le mérite nécessaire pour que nous puissions nous rencontrer. En ce qui concerne le karma, l’ensemble de tous les êtres qui se trouve dans notre monde ont le même karma. Cependant, il faut le mérite nécessaire pour que les circonstances puissent être réunies, pour que nous puissions nous rencontrer et être ensemble. Nous avons réuni ces trois choses, le karma, les mérites et les circonstances favorables pour que cela puisse se faire. Cela montre bien que nous avons un excellent mérite. Puisse que nous avons réuni ces trois choses, il ne faut pas perdre notre temps et développer en notre esprit l’attitude excellente de se dire, je vais pratiquer le Dharma pour pouvoir aider l’ensemble de tous les êtres à se libérer de la souffrance du samsara. Il est important de développer cette attitude et cet esprit excellent. Pour que cette rencontre puisse avoir lieu, il est nécessaire qu’il y ait l’immense compassion de tous les Bouddhas et Bodhisattvas des trois temps et des dix directions et les souhaits que nous avons pu faire. C’est la réunion des deux qui fait notre rencontre.

Dans ce temps favorable, nous en sommes aux instructions des six bardos. Nous allons commencer les instructions du Bardo de la Réalité absolue.

Au moment du Bardo de la Réalité absolue, notre esprit illusoire va se fondre dans la nature véritable, la nature même de notre propre esprit. C’est ce que signifie le Bardo de la Réalité absolue. Toutes les apparences qui ont pour support notre monde, la terre, les pierres, les éléments, les maisons sont des apparences impures.
Au moment de notre mort ces différentes apparences vont disparaître jusqu’au moment où apparaîtra le Bardo du Devenir.

Lorsque le souffle s’arrête, le tiglé père descend, le tiglé mère monte pour le rejoindre. Quand nous parlons du tiglé père qui descend, nous parlons du chemin blanc il se trouve dans le cerveau. D’ailleurs, nous disons généralement en Occident que notre esprit se trouve dans le cerveau, n’est ce pas ? Là, c’est un peu pareil, le tiglé père dans le cerveau descend et se manifeste l’apparence du chemin blanc. C’est une grande lumière blanche. Quand cette lumière blanche émerge, cela signifie donc que le tiglé père descend. Ensuite le tiglé mère va remonter de notre nombril. Lorsqu’il remonte, l’apparence du chemin rouge va se manifester en une lumière rouge. Quand les deux tiglés se réunissent il y aura la manifestation de l’apparence du chemin noir. A ce moment-là, notre conscience va se fondre dans la base de tout et il y aura perte de conscience.

Pourquoi cela ?

Lors de la réunion des deux tiglés, les canaux vont se casser, disparaître, se dissocier. Une peur peut alors apparaître quand cette lumière noire apparaît. A ce moment précis, le souffle se fond dans la conscience. La conscience, elle-même, va se fondre dans l’espace. Quand nous parlons du souffle à ce moment précis, cela ne fait pas référence à notre respiration, mais aux souffles qui se trouvent dans les canaux, c’est à dire les souffles des quatre éléments. Ces souffles particuliers se fondent à ce moment dans la conscience. Ensuite la conscience se fond dans l’espace. La respiration se fond dans l’espace. C’est alors que notre corps et que notre esprit se séparent. C’est ce que l’on appelle la mort, c’est facile n’est-ce pas ? Ce qui va apparaître à ce moment là, c’est quelque chose de sûr. J’ai eu une expérience quand j’étais petit, j’ai eu une perte de conscience et au moment de cette perte de conscience, j’ai vu cette lumière noire arriver, arriver, s’approcher de moi et quand elle est venue toute proche de moi, eh bien, là, je ne sais plus… Voilà ce dont je me souviens.

A cet instant précis, où va Rigpa, la connaissance ?

Rigpa, la connaissance, comme une étoile filante va dans l’état intermédiaire de la Réalité absolue. Si nous avons la reconnaissance de ce moment, Rigpa va se fondre dans l’Espace de la Claire Lumière. Si ce n’est pas le cas, comme ce moment est très infime, il va passer en une seconde, en un instant et Rigpa ne se fondra pas dans l’espace de la Claire Lumière. Cependant, cela émerge, il n’y a pas le moindre individu pour lequel cela n’émerge pas, même pour le plus petit insecte. L’important est de pouvoir reconnaître cet instant. Il est dit que si quelqu’un a commis de très nombreux actes négatifs, ce moment ne dure même pas un instant, c’est excessivement rapide. A l’inverse, pour un pratiquant du Dharma, de la concentration, de la méditation, ce temps va durer plus longtemps. A cet instant, donc, toutes les apparences liées aux quatre éléments, la terre, les pierres, l’eau, les forêts, toutes apparences extérieures n’existent pas. L’apparence de notre esprit est alors la Réalité absolue de la Claire Lumière.

Quelle est l’apparence de la Claire Lumière de la Réalité absolue ?

Pour celui qui pratique Thögal, au moment du Bardo de la Réalité absolue, c’est exactement les mêmes apparences qui vont émerger. L’apparence des lumières des cinq couleurs va émerger, les apparences de notre monde ne seront plus. Ces lumières de cinq couleurs vont embrasser toutes choses et où que nous allions, ces lumières se trouveront, vers le bas comme vers le haut. Ces lumières embrasseront tout. Pendant le Bardo de la Réalité absolue, le mandala des divinités paisibles et courroucées va apparaître, les divinités paisibles en premier. Si nous ne reconnaissons pas les divinités paisibles, les divinités irritées vont se manifester. Il est important de pratiquer dans cette vie pour que nous puissions reconnaître cet instant du Bardo de la Réalité absolue. Je pense, en considérant cela, qu’il est bien que je parle un petit peu et que nous méditions beaucoup, car lorsque nous rentrons à la maison, nous ne pratiquons pas beaucoup. Il est bien, lorsque nous nous réunissons ici, que je donne un petit peu d’enseignement et puis que nous puissions méditer ensemble. Donc, maintenant, nous allons méditer un petit peu, n’est-ce pas ?