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Conseils du coeur à la sangha

Enseignements de Chépa Dorjé Rinpoché - Paris, le 3 septembre 2003.

Nous allons penser que nous allons écouter cet enseignement afin d’établir l’ensemble de tous les êtres en l’état d’éveil, tous ces êtres qui ont été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace. Il est dit que parce que nous ne souhaitons pas souffrir, nous n’allons pas nuire aux autres êtres. Nous développons cette pensée d’un point de vue ultime ou d’un point de vue temporaire pour que l’ensemble de tous les êtres puisse atteindre le bonheur ultime ou alors pour qu’au moins, l’ensemble des êtres puisse atteindre le bonheur temporaire. En ayant ce genre de pensées, il y a toujours le danger de tomber finalement dans une pensée ordinaire de ce monde.

Que signifie « il y a danger de tomber dans des pensées ordinaires de ce monde » ?

Cela peut signifier que nous souhaitons avoir de la renommée, avoir de la puissance, obtenir de l’argent ou devenir riche et il y a le danger d’utiliser le Dharma pour obtenir cela car certaines personnes vont écouter l’enseignement afin de l’utiliser dans leur propre activité, c’est-à-dire qu’ils utiliseront les paroles qu’ils ont entendues. C’est ce que signifie « il y a danger de tomber dans des pensées ordinaires de ce monde ».

Il est difficile de savoir, dans un premier temps, si une personne a ces pensées mondaines ou si elle est véritablement dans la pensée du Dharma. Extérieurement, c’est très difficile de le voir, de le reconnaître. Peut-être que, petit à petit, nous aurons la possibilité de le reconnaître. Quoi qu’il en soit, chacun a la possibilité en soi-même de voir très clairement dans quel état d’esprit il est, s’il est dans l’état d’esprit ordinaire de ce monde ou dans l’état d’esprit du Dharma. Si nous sommes dans le Dharma afin de l’utiliser, afin d’obtenir quelque chose dans ce monde et si nous n’avons que ce genre de but, dans le Bouddhisme ces façons de voir sont considérées comme des vues contraires, ce sont des vues erronées, et nous pouvons appeler cela des sectes.

De manière individuelle, nous pouvons reconnaître la saisie que nous avons, cette saisie que nous avons tous. Si nous ne faisons pas attention, cette saisie peut, petit à petit, se propager dans la Sangha, dans la communauté. Donc, le maître d’une telle assemblée va véritablement développer le fait d’être bénéfique à un plus large nombre d’êtres. Cela veut dire qu’il va reconnaître que chacun d’entre eux ne désire pas la souffrance, que chacun désire le bonheur. Et comme l’ensemble de tous les êtres vivants, sans absolument aucune exception, désire le bonheur et ne souhaite pas être dans la souffrance, le Lama va développer le sens véritable du Dharma qui est de ne pas nuire aux autres êtres.

En réalité, ce désir d’être bénéfique est présent dans tous les êtres, que les êtres soient dans le Dharma, dans le Bouddhisme ou non, cela ne fait aucune différence. Si chacun, dans cette assemblée, a développé l’intention de ne pas nuire aux autres et si chacun, lorsqu’une personne est en difficulté, a la pensée de l’aider afin qu’elle ne se trouve plus dans la souffrance, nous pouvons alors dire que cette Sangha est dans l’harmonie, qu’elle a un bon état d’esprit. C’est cela la règle, la conduite juste à tenir dans le Dharma. Si nous parvenons à propager cette harmonie, cet état d’esprit vis-à-vis de tous les êtres, même ceux qui sont en dehors de la communauté, ce sera véritablement excellent. Donc, nous devons développer la pensée de ne pas nuire aux autres êtres et, au contraire, celle d’être bénéfique et cela pour l’ensemble de tous les êtres vivants.

Il est bien, au départ, d’avoir cet état d’esprit et d’entraîner son esprit. Nous pouvons nous entraîner, par exemple, lorsque nous nous trouvons en famille afin d’être bon envers nos proches, nos amis, nos compagnes ou compagnons, envers tous ceux qui nous entourent et nous efforcer de faire ce qu’il y a de mieux pour eux.

Dans une communauté, nous devons avoir exactement le même état d’esprit. Nous devons véritablement développer cet état d’esprit pour obtenir l’harmonie afin d’être bénéfique aux autres et de pouvoir les aider, il est donc nécessaire de développer cet état d’esprit. Par exemple, dans cette assemblée, je suis le Lama et c’est pour cela que, parfois vis-à-vis de certaines personnes, je peux avoir un comportement très doux ou très agréable et puis parfois, pour d’autres, je vais être un peu courroucé. Cela ne signifie pas que vous-même, vous devez être courroucé vis-à-vis de ces personnes. Si parfois je suis courroucé vis-à-vis de certaines personnes, c’est parce que j’ai la possibilité de reconnaître leurs pensées et parfois, cette attitude est nécessaire. Par exemple, je suis un homme et si une femme me voit d’une façon ordinaire et qu’elle développe une certaine joie à mon contact, cela peut ne pas être parfaitement pur. Si je ne mets pas une certaine distance, cela va se détériorer de plus en plus et ce n’est pas une bonne chose, c’est pour cela que je prends un aspect courroucé. En même temps, si vous-même, vous êtes courroucé, c’est triste, c’est un manque de compassion pour cette personne. Ne soyez pas ainsi. Si moi je fais cela c’est qu’il y a une raison.

Vous devez véritablement vous aider les uns les autres, ne faites pas ce que je fais, ce que je fais, c’est moi qui le fais et vous n’avez pas à le faire. Aidez-vous les uns les autres, c’est cela être bouddhiste, c’est cela le Dharma.

Être bouddhiste signifie « discipliner intérieurement notre propre esprit ». C’est pour cela qu’intérieurement nous devons nous entraîner. Cette assemblée se réunit régulièrement pour les enseignements pendant deux heures, ce n’est pas long. C’est pourquoi durant les enseignements, nous devons écouter, examiner notre esprit, l’entraîner et ainsi créer comme une graine qui peu à peu va s’accroître et obtenir un fruit.

Il y a deux choses importantes lors de l’écoute de l’enseignement. La première, comme son nom l’indique, est de tourner véritablement notre esprit à l’intérieur de nous-même et de n’avoir pour le discipliner que cet entraînement sans regarder autour de nous. Nous devons uniquement nous concentrer à l’intérieur de nous-même.
Pour ce qui est de la deuxième chose, les hommes ne doivent pas penser aux femmes et les femmes ne doivent pas penser aux hommes. Nous ne devons pas considérer que, dans cette assemblée, les hommes sont là pour trouver une femme et les femmes pour trouver un homme. C’est le grand défaut actuellement des Sangha, et cela ne va pas du tout. Ici, dans cette Sangha, il ne faut pas que cela soit ainsi. Nous devons tenir une conduite juste. Pendant ces deux heures d’enseignement, nous ne devons pas avoir ce genre de pensée. En dehors de cette assemblée, peu importe ! Cela n’est pas en mon pouvoir et en plus, nous sommes dans un pays libre. En tout cas, dans cette assemblée, je souhaite que nous ne développions pas ce genre de pensée. Quelle est la raison de ces paroles ? C’est que si nous faisons ainsi, cela va nous nuire car nous n’écouterons pas correctement l’enseignement et nous ne pourrons pas bien entraîner et discipliner notre propre esprit. De plus, cela gênera l’autre personne car si nous n’arrêtons pas de la regarder, cela va lui nuire.

Conserver l’attitude correcte nous permettra de dissiper complètement la graine des émotions perturbatrices que nous avons en nous. Durant l’enseignement, nous créons les tendances habituelles qui permettront de discipliner, d’entraîner notre propre esprit. Nous devons avoir l’esprit pur, littéralement propre, car nous sommes là pour entraîner notre esprit et pour cela l’esprit doit être propre. Nous sommes là pour amoindrir l’ensemble de nos émotions perturbatrices. Si nous ne disciplinions pas notre esprit, cela serait comme si nous plantions un grain de riz dans une forêt, les nombreuses herbes autour l’empêcheraient de croître.
Au moment de l’enseignement, nous ne devons pas être tendu, comme si tous nos organes internes allaient s’élever, mais être détendu. Nous ne devons pas penser continuellement mais être plutôt comme dans un état après qu’une activité soit tout juste terminée. Dans cet état, nous pouvons nous reposer. C’est ainsi que nous devons écouter l’enseignement, en étant posé, détendu, sans toutes sortes de pensées qui s’agitent dans notre esprit.

Quand nous parlons du Dzogchen, de la Grande Perfection, nous parlons toujours de clarté et de vacuité. Pour pouvoir comprendre ce que cela signifie, nous devons être complètement détendu, avec l’esprit paisible afin que nous puissions faire accroître en nous l’intelligence éveillée, la sagesse, et avoir cette clarté, ce discernement qui nous permettra de savoir exactement quelle activité nous allons effectuer, de savoir quelle pensée émerge dans notre esprit. C’est dans l’état de détente, de tranquillité de l’esprit qu’apparaît cette clarté, ce discernement.

Pourquoi est-ce que je vous dis tout cela ?

C’est que j’ai véritablement l’espoir qu’en France, cette communauté puisse écouter véritablement les enseignements du Bouddha. Que par ces enseignements, elle puisse en comprendre et en réaliser le sens profond. Je ne souhaite pas, à l’inverse, que cette assemblée devienne une assemblée ordinaire car cela n’aurait absolument aucun sens, cela ne serait absolument pas bénéfique à autrui.

Je nourris véritablement l’espoir pour cette assemblée qu’il ne puisse y avoir de la jalousie, de l’orgueil, de la colère vis-à-vis des autres, que l’on ne dise pas « moi, je suis dans telle Sangha, je fais ceci, cela et les gens à l’extérieur sont complètement différents ». Je souhaite à l’inverse que dans cette communauté, il puisse y avoir harmonie les uns avec les autres qu’il puisse y avoir de la paix, de la tranquillité, de l’aide mutuelle, qu’il puisse réellement y avoir du bonheur, du bien-être et ainsi nous pourrons dire que cette assemblée est parfaitement pure. Il suffit que cinq à six personnes aient cette tranquillité d’esprit, cette harmonie, cet esprit d’entraide, peu en importe le nombre. Que quelques personnes aient cette pureté de l’esprit, serait quelque chose de vraiment bénéfique, c’est ce que j’espère.

Celui qui a véritablement discipliné son esprit est doté naturellement d’amour et de compassion vis-à-vis de l’ensemble de tous les êtres. Tant que nous n’avons pas atteint cet état, nous pouvons essayer de transformer notre état d’esprit. Que nous soyons ici ou là, que nous mangions ou pas, nous n’allons pas uniquement penser à nous-même, nous allons développer la pensée bienveillante envers les autres êtres. Si nous développions ce genre de pensée, par exemple, de se demander si le fait d’être assis là est nuisible aux autres ou pas, alors nous pourrions véritablement développer l’esprit de l’Éveil. C’est la chose la plus importante, si nous ne développons pas cet état d’esprit, si nous ne transformons pas notre état d’esprit, nous n’avons aucune possibilité de comprendre le sens véritable de ce qu’est le Dzogchen, de ce qu’est la Grande Perfection.

Dans le Bouddhisme, dans le Dharma, il est toujours question d’être bénéfique à autrui, nous disons : « l’esprit d’Éveil est bénéfique aux autres », nous ne disons jamais : « l’esprit d’Éveil est bénéfique à moi-même ». Nous parlons toujours de faire le bien des autres, pas de faire le bien pour nous-même. C’est cela l’esprit d’Éveil. Il est véritablement important de développer cet état d’esprit d’être bénéfique aux autres afin d’obtenir l’esprit d’Éveil. Je vous dis continuellement qu’il faut être bénéfique aux autres êtres. Vous entendez toujours cela, mais si vous ne développez pas la moindre pensée qui pourrait aller dans ce sens, alors pendant ces deux heures, vous perdez votre temps. Cela n’est bénéfique ni pour vous, ni pour moi.

Si nous développons cette pensée de l’esprit de l’Éveil, nous pourrons véritablement être bénéfique à l’ensemble des autres êtres. Si un ministre avec son pouvoir, développe cet état d’esprit et que toute son activité va dans le sens de cet état d’esprit alors, tous ceux qui seront dans son entourage pourront être bénéfiques à l’ensemble des êtres. Mais si ce ministre ne pense qu’à son propre bien, qu’à sa richesse, les autres autour de lui ne pourront pas être heureux et lui-même finalement ne sera pas dans le bien-être.

Certains peuvent se dire : « moi, je développe la pensée d’être bénéfique à l’ensemble des êtres, mais les autres autour de moi ne sont pas bien avec moi, ils ne sont pas bénéfiques envers moi ». Peu importe ! nous devons développer la patience ! Si nous développions la pensée d’être bénéfique aux autres êtres et que les autres développaient la même pensée envers nous, il n’y aurait aucun moyen de développer la patience. C’est une bonne chose pour nous de pouvoir s’y exercer. Il est dit qu’une personne qui développe la pensée d’être bénéfique à autrui et qui est dotée de patience ne renaîtra pas dans les souffrances des mondes inférieurs. Il est vrai que développer cette patience est très difficile. Par exemple, si lors d’un massage, quelqu’un appuie très fortement, il y aura une réaction à la douleur, donc une certaine impatience va se manifester. Dans les enfers, la souffrance que l’on expérimente est bien plus forte et bien plus grande, c’est pour cela que nous avons besoin de développer la patience. Si nous obtenons cette patience, plus aucune souffrance ne pourra nous affecter car nous en aurons acquis la force.

Il est dit qu’une personne dotée de l’esprit de l’Éveil peut développer la Paramita de la patience, la Paramita de la sagesse. Quel en est le sens ?
Lorsque nous avons développé cet esprit d’Éveil, si nous pratiquons la patience alors que quelqu’un nous fait du mal, nous la parachevons. Quand en voyant quelqu’un en difficulté, nous nous efforçons d’être généreux envers lui, nous parachevons alors la Paramita de la générosité. Pour chaque Paramita, nous pouvons faire de même et ainsi parvenir à la perfection des six Paramitas. Si nous y parvenons dans nos différentes activités, c’est que nous possédons la sagesse du discernement et cette sagesse ne pourra que s’accroître.
En développant l’esprit d’Éveil, nous pourrons parfaire les six Paramitas. Pour ce qui concerne la persévérance, si nous essayons d’être bénéfique aux autres êtres, il est possible que nous pensions que c’est impossible. Mais si malgré cette pensée, nous continuons à développer l’esprit d’Éveil, nous allons pouvoir parachever cette Paramita de la persévérance. Les Bodhisattvas sont parvenus à la perfection de ces six Paramitas. Ils sont parvenus à la perfection de l’esprit d’Éveil.
Nous devons faire de même, obtenir et réaliser cet esprit de l’Éveil. Sans un tel entraînement, nous ne pouvons parler de l’atteinte de l’état ultime de la Grande Perfection, de la réalisation du Dzogchen. Sans l’esprit d’Éveil, il n’est pas possible d’atteindre cet état de perfection. Si nous ne possédons pas l’esprit de l’Éveil, nous sommes semblable à un récipient qui serait complètement hermétique dans lequel nous ne pourrions pas verser du liquide, du nectar, car il ne pourrait que s’écouler à l’extérieur et ne pourrait en aucun cas être contenu dans le récipient.
Nous avons obtenu les vœux de refuge, nous avons obtenu les vœux de Bodhisattva, de nombreuses personnes parmi nous ont reçu différentes, nombreuses initiations, ce sont les règles et la conduite justes du Dharma. Il est vraiment important et nécessaire de conserver l’engagement et cette conduite juste. Il est nécessaire de tenir tout cela.
Nous devrions être comme le jardinier qui va faire pousser ses légumes dans son potager, salades, carottes, petits pois etc. Pour que son jardin soit beau, il va s’assurer que tous ses légumes vont bien se développer. Nous devrions faire ainsi et nous efforcer de développer toutes les qualités qui sont en nous. Le moyen en est la vigilance, cette attention que nous allons développer.

Le grand accompli, Kyabjé Droupchen, demeurait continuellement dans une grotte en ermitage. Quelqu’un est venu le voir et lui a demandé s’il avait des enfants. Il a répondu : « oui, j’en ai un, il est petit, parfois il grandit, parfois il redevient petit ». En disant cela, il évoquait l’esprit de l’Éveil. Nous devrions, tout comme lui, protéger ce petit enfant que nous avons en nous, en prendre soin. Si nous ne faisons pas attention à notre esprit d’Éveil, il va, tel un enfant, faire toutes sortes de choses, prendre des drogues ou mal tourner, et nous ne pourrons plus rien faire pour lui. C’est pourquoi, par la vigilance, par l’attention, nous devons prendre soin de cet esprit d’Éveil.

Un disciple de Milarépa, avant de s’engager auprès de lui, lui posa cette question : « Avez-vous une femme ? » et Milarépa a répondu : « Oui, j’ai une très belle femme, elle est juste derrière moi ». Que voulait-il dire par ces paroles ? Cela signifiait qu’il avait réalisé la Sagesse Transcendante. Effectivement quelle femme pourrait bien rivaliser avec cette Sagesse Transcendante ! Nous devons par l’attention, par la vigilance, de la même manière, développer cet esprit de l’Éveil, sans cela ce n’est pas possible.

Lorsque nous parlons des Bodhisattvas, cela signifie qu’ils sont dotés d’un esprit courageux, d’un esprit sans peur, d’un esprit détendu. Si nous développons un tel état d’esprit d’Éveil afin d’être bénéfique aux autres êtres, nous serons dans la joie, dans le bonheur. Même si nous ne donnons que quelques pièces à un mendiant, nous pourrons ressentir de la satisfaction dans notre esprit et le mendiant aussi. Mais il y a le danger d’avoir des pensées discursives lorsque nous donnons de l’argent, telles que se dire par exemple : « je donne afin d’accumuler des mérites », c’est souvent le cas en Orient. Si nous faisons ainsi avec ce genre de pensées, tout le mérite est totalement détruit à la base. Mais si nous donnons de l’argent afin d’être bénéfique à une personne, nous pourrons ressentir, après avoir examiné notre esprit, si la personne en face de nous est réjouie et si notre esprit est heureux d’avoir effectué cet acte. Si vous développez l’orgueil d’avoir été généreux, à nouveau, il n’y aura pas de véritable bonheur dans l’esprit. Si, à l’inverse, nous effectuons cet acte avec un esprit parfaitement pur, nous pourrons ressentir ce bonheur dans l’esprit.

Ainsi, celui qui a continuellement cet état d’esprit d’Éveil, cet état d’être bénéfique aux autres êtres, est continuellement dans la joie, dans le bonheur. Au Tibet, nous avions coutume de dire ceci : « Celui qui a cet état d’esprit de l’Éveil vis-à-vis des êtres, est un Lama, il est insurpassable ». S’il y a une personne sur cent avec cet esprit d’Éveil, cet être est sublime, cette personne-là peut véritablement être appelée Lama. Pour porter ce titre, il ne suffit pas seulement de porter un zen de Lama et de se tenir d’une certaine manière et de développer de l’orgueil par rapport à cela. Au contraire, car une telle personne est humble, elle crée l’harmonie autour d’elle, en ayant toujours l’état d’esprit d’aider les autres êtres. C’est cette personne-là que nous devrions véritablement appeler Lama. Lama signifie insurpassable, c’est un être sublime. Et nous devons nous entraîner avec cet être. Par contre, si un tel être développe de l’orgueil, il n’y a plus besoin de s’entraîner avec lui car, de l’orgueil, tout le monde en a. Si dans cette assemblée, certains peuvent avoir cet état paisible de l’esprit de l’Éveil, ce sont des Lama, nous pouvons les considérer ainsi. Il n’est pas nécessaire qu’extérieurement la personne porte les vêtements du Lama, ce n’est pas nécessaire que cela soit extériorisé. Celui qui possède ces qualités peut porter le nom de Lama. Celui qui entraîne complètement son esprit, qui discipline continuellement son esprit, celui qui a cette paix dans son esprit, est le joyau qui comble tous les souhaits.

Voici, je vous ai donné quelques règles, quelques conduites à tenir pour ce qui concerne l’attitude juste à avoir, l’éthique à avoir dans une communauté, dans une assemblée et dans le Dharma d’une manière générale.

Je l’ai fait et je vous l’ai enseigné avec l’état d’esprit d’être bénéfique à l’ensemble de tous les êtres. Peut-être que cela vous a nui et je vous présente véritablement mes excuses. Je l’ai fait en pensant que cela vous permettrait de discipliner et d’entraîner votre esprit. Telle était ma pensée et si pour vous cela n’a pas été le cas, je vous présente mes excuses et me confesse maintenant devant vous.