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Le bardo naturel de cette vie - 2/19

Enseignement de Chépa Dorjé Rinpoché à paris le 6 decembre 2000.

Le bardo dans lequel nous sommes, cet endroit même, est comme notre mère et nous sommes dans les bras de notre mère. Nous sommes tranquillement et tout doucettement balancés de droite et de gauche, nous n’avons plus qu’à nous endormir [1].

Nous devons penser que nous écoutons cet enseignement sur les six bardos pour pouvoir par la suite aider les êtres à obtenir l’état de Bouddha.

En premier lieu, il est nécessaire d’examiner notre esprit. Quand de la vertu apparaît dans notre esprit, il faut souhaiter que cette vertu s’accroisse de plus en plus. Quand de mauvaises pensées, des pensées négatives, apparaissent dans notre esprit, il faut souhaiter ne plus en avoir. Quand il y a une certaine équanimité dans notre esprit, une certaine égalité, il nous faut renforcer davantage notre esprit afin de conserver l’égalité dans la clarté de la connaissance.

Que faut-il souhaiter lorsque nous avons une pensée excellente, un bon état d’esprit, de bonnes pensées ? Nous devons souhaiter que cela continue. Si quelqu’un a ce bon esprit, quoiqu’il fasse, quelle que soit son activité, cette bonne pensée sera présente dans chacun de ses actes.

Une prière dit : « Puisse l’Esprit d’Éveil naître en nous ». Cela signifie que si l’Esprit d’Éveil n’est pas né, souhaitons avec ardeur qu’il naisse en notre esprit. Cette prière continue ainsi : « Puisse l’Esprit d’Éveil ne jamais cesser ! » Cela signifie qu’il faut faire en sorte que l’Esprit d’Éveil s’accroisse sans arrêt.

Quel est la méthode pour faire naître l’Esprit d’Éveil ? C’est d’adresser une prière à l’ensemble de tous les Bouddhas et Bodhisattvas. Afin de développer l’Esprit d’Éveil, nous ferons en sorte de ne pas avoir de pensées qui vont nuire à autrui ni commettre des actes qui seront source de souffrance envers les autres.

En tant qu’être humain si nous souffrons de la faim nous avons la possibilité de nous nourrir. De même, si nous souffrons du froid nous pouvons nous habiller. Nous bénéficions de différents moyens pour subvenir à nos besoins. Les animaux, eux, bien qu’ils aient froid, n’ont pas le moyen de se vêtir, ils sont obligés de supporter le froid. La nuit s’ils ont envie de trouver un endroit chaud où dormir, comment peuvent-ils le faire ? Pour développer l’Esprit d’Éveil nous pensons tous les êtres, humains ou non-humains comme par exemple le monde animal. Nous pensons à l’ensemble de tous ces êtres sans exception et nous apportons de l’aide à autrui. Quand nous parlons de l’Esprit d’Éveil, cela signifie pouvoir aider les autres. Si nous développons cette pensée, un jour cette bonne motivation va émerger d’elle-même. Cette motivation sera véritable. Pour l’instant notre Esprit d’Éveil est un peu factice. Vouloir développer la motivation de l’Esprit d’Éveil par notre corps, notre parole et notre esprit dans le but d’aider les autres est une pensée d’esprit d’éveil.

Nous recevons, maintenant, les instructions des six bardos et nous sommes dans le premier bardo, le bardo de la vie, n’est-ce pas ? Ce qu’il faut obtenir dans le bardo de la vie, c’est la maîtrise de notre esprit. Comment pouvons-nous savoir, en n’ayant pas la maîtrise de notre esprit, si dans nos vies futures nous allons à nouveau obtenir une existence humaine ? Nous ne savons absolument pas ce que nous allons obtenir dans nos vies futures, c’est pour cela que dès à présent il convient d’obtenir la maîtrise de notre esprit.

Afin d’obtenir la maîtrise de l’esprit, comme nous l’avons vu dans l’enseignement précédent, il est nécessaire au départ d’avoir un bon instructeur, un bon maître, car c’est à travers lui que nous allons recevoir les initiations, les loung, qui sont les lectures rituelles et les instructions. Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas recevoir l’enseignement du Bouddha, il faut que cela soit transmis par une lignée, par un maître authentique. Il est nécessaire de recevoir les initiations, les loung ainsi que les instructions mais ce qui est le plus important c’est l’expérience. Pour pouvoir apporter une aide à autrui, il est nécessaire d’en avoir l’expérience, sans cela nous ne pourrons pas aider.

Il est également nécessaire de mettre en pratique les enseignements. Traditionnellement les Tibétains font de longues retraites. Ils vont d’abord recevoir les instructions et les initiations, ensuite ils partent en retraite pour acquérir les expériences et l’énergie même de la pratique. Sans cette énergie, sans ce pouvoir de pratique, il est impossible d’aider d’autres êtres.

Si nous nous mettions dans un petit endroit, dans une petite maison pour faire une retraite sans avoir reçu toutes les « instructions essentielles » ne serait-ce qu’une seule journée, ce serait très difficile à traverser. Observons combien cela est difficile pour tout un chacun de rester sans rien faire car la plupart du temps, nous allons, nous venons à l’intérieur ou en dehors de la maison, nous faisons toutes sortes de choses.

Par contre, si nous avons reçu toutes les instructions d’un Lama authentique, se mettre en retraite trois ans, six ans ou encore neuf ans, passerait aussi vite qu’une seule journée. Avec les instructions, nous sommes bien, tout se passe bien, il n’y a aucun problème. Mais pour recevoir ces bonnes instructions, il faut un bon instructeur.

Milarépa a dit que sans un bon instructeur, un bon Lama, nous n’aurions pas la possibilité de recevoir le « Saint Dharma » et dans ce cas, le Saint Dharma deviendrait quelque chose de difficile à vivre. Il est nécessaire, au départ, de bien examiner le Lama. Le Bouddha Shakyamuni a dit qu’à cause de l’orgueil, il y aura beaucoup de Lamas et parfois certains d’entre eux pourraient ne pas être de bons instructeurs.

Le Lama doit posséder trois qualités.

En premier lieu, il doit avoir cet esprit excellent qu’est l’Esprit d’Éveil. La deuxième des qualités est de connaître parfaitement les enseignements des Tantras et des Soutras pour pouvoir discipliner les êtres. Et la troisième est qu’il lui faut avoir l’expérience de toutes les instructions qu’il transmet.

Il est tout à fait possible que certains Lamas parlent bien, parlent même très bien et qu’ils puissent donner toutes sortes d’enseignements sur la Prajnaparamita, le Dzogchen. Alors ça pour parler, il n’y a pas de problème, ces enseignements peuvent être très pointus. Cependant, il se peut qu’il n’y ait pas de pratique. S’il n’y a pas de pratique, il n’y a pas d’expérience. A ce moment-là, à quoi cela sert-il ? Sans la pratique, sans l’expérience, une grande connaissance des textes n’apporte rien. C’est comme si quelqu’un devait prendre des médicaments, il saurait très bien comment faire, les mélanger avec de l’eau pour les boire, mais s’il ne les prend pas, il n’en connaîtra pas les effets, cela ne lui apportera absolument aucune aide. C’est la première chose.

Ensuite, il est nécessaire que le disciple, de son côté, écoute l’enseignement d’une manière correcte, qu’il le comprenne et le garde dans son esprit. S’il entend cet enseignement mais qu’il n’en comprend pas le sens véritable, cela ne lui apportera aucun bienfait. C’est pour cela qu’il est vraiment important, durant l’écoute de l’enseignement, d’en garder toujours le sens à l’esprit et de le garder dans son cœur. S’il n’en est pas ainsi, le Lama peut enseigner, mais à quoi cela sert-il ? Tout est perdu.

Il faut que le disciple ait de la foi, de la confiance et un esprit très vaste durant l’écoute de l’enseignement pour pouvoir en recevoir le sens. Si tel est l’esprit du disciple et que les enseignements sont délivrés par un maître authentique, les deux peuvent se rencontrer et le Dharma peut agir.

La Base de tout

Quelles sont les origines du samsara et du nirvana ? Il y a la « Base de tout », cela signifie la Base même du samsara, la base même du nirvana. Quelle est l’origine de cette Base de Tout ?

Cette « Base de tout », se dit en sanskrit "Alaya". Si nous en avons la compréhension, elle se trouve dans le bardo de la vie. Le Bouddha a son origine dans cette « Base de tout », il en est de même pour l’ensemble de tous les êtres, ils ont leur origine dans l’Alaya. Alaya se dit en tibétain "Kun Shi" et se traduit en français par Base de Tout. Il y a aussi, en tibétain, "Yi Shi" c’est-à-dire la Conscience Base de Tout. Quand nous parlons de l’Alaya, de la Base de Tout, nous parlons de notre esprit. Si notre esprit est Bouddha, nous sommes Bouddha, si notre esprit est souffrance, nous sommes souffrance, si notre esprit est dans le samsara, nous sommes dans le samsara.

Si nous expérimentons de la souffrance, c’est notre esprit qui est souffrance. Si nous nous amusons, si nous plaisantons, qui plaisante, qui est heureux ? C’est notre esprit qui plaisante. Si nous pleurons, qui pleure ? C’est notre esprit qui pleure. Donc, c’est bien notre esprit qui est la Base de Tout. Si je vous dis :
« Quoi que nous expérimentions, c’est notre esprit qui est la Base de Tout et si j’ajoute « mettez cela en pratique », là, qu’allez vous faire ?

La nature même de notre esprit est la Base de Tout. Pour essayer de vous donner une idée de la Base de Tout je vais vous donner quelques exemples. Imaginons que nous n’ayons aucune pensée, mais que notre esprit manque de clarté, qu’il manque de sagesse. Nous pouvons aussi prendre l’exemple d’une eau boueuse, l’eau et la boue ne sont pas séparées, elles sont mélangées. Dans cette situation, reconnaître la nature même de notre esprit n’est pas quelque chose de facile. Si nous ne pratiquons pas, il est très difficile de pouvoir reconnaître cette nature.

Prenons un autre exemple. Si vous avez une très grande activité, vous allez être très fatigués et puis pendant quelques minutes il est tout à fait possible que vous soyez tellement fatigués que vous n’allez plus avoir de pensée, plus rien et que vous soyez juste comme ça et bien. C’est cela la Base de Tout. Quand l’esprit est dans la Base de Tout, voilà, c’est comme cela, vous n’avez aucune pensée, votre esprit est juste comme cela, détendu.

De même, pour le sommeil, tout au début de l’endormissement, nous ne commençons pas par rêver, n’est-ce pas ? Les rêves viennent par la suite. Quand nous sommes dans cette phase d’endormissement, notre esprit se trouve dans la Base de Tout ! Puis il nous faut acquérir de la vigilance. Sans la vigilance de reconnaître que nous sommes dans la Base de Tout, cela ne nous apporte absolument rien. Sakya Pandita a dit que si notre esprit était uniquement et tranquillement dans cette Base -il y a beaucoup d’êtres qui se trouvent dans cet état, par exemple les animaux-, cela ne nous serait absolument d’aucune aide. C’est pour cela qu’il faut reconnaître cette Base de Tout et c’est cela qu’il va falloir pratiquer.

Pour être dans cette Base de Tout, nous sommes bien obligés d’y prêter attention et d’y penser au départ ?

Cette attention, cette vigilance est une pensée au départ. La vigilance est nécessaire pour tout, si vous ne l’aviez pas vous seriez morts. Par exemple pour manger, cette attention est nécessaire. Etant débutant, nous ne pouvons rien faire sans cette vigilance. Milarépa a dit que pour obtenir cette vigilance, il est nécessaire de prier ardemment son Lama. Il est important, dans un premier temps, de pratiquer Chiné, la pratique du calme mental. Puis par l’attention, la vigilance, nous allons apprendre à demeurer dans notre esprit, à être dans le calme, dans la paix de l’esprit. Par la suite surviendra la sagesse.

La pratique de Chiné

C’est durant le bardo de la vie que nous allons pouvoir méditer sur la pratique de Chiné qui est une pratique de pacification de l’esprit. Néanmoins, pour obtenir la pacification de l’esprit grâce à Chiné ne suffit pas : nous devons aussi obtenir la sagesse. La pratique de pacification mentale seule, ne sera pas une aide suffisante. Pour que la sagesse puisse émerger spontanément, il est important en pratiquant Chiné, de se placer dans la Posture en Sept Points de Vairocana. Dans cette posture, il est nécessaire d’avoir le dos bien droit. Si notre dos est bien droit notre esprit aussi sera bien droit et la sagesse pourra émerger spontanément.

Quels sont les Sept Points de la Posture de Vairocana ?

Tout d’abord les jambes doivent être placées dans la posture adamantine, c’est-à-dire croisées. Le dos doit être bien droit. Nos deux mains sont placées en posture de méditation. Le regard suit le prolongement de notre nez. Le menton est un peu rentré, la pointe de la langue placée contre le palais à la racine des dents. Les lèvres sont légèrement entrouvertes, pour aider la circulation de notre souffle qui est tranquille, naturel.

Pourquoi plaçons-nous ainsi le regard ? C’est afin d’avoir la vue suffisamment détendue, car ordinairement, nos yeux voient toutes sortes de choses. A cause de cela toutes sortes de pensées affluent. Si nous posons tranquillement le regard dans le prolongement du nez, spontanément, notre esprit va se calmer et il y aura moins de pensées. Il est nécessaire que notre corps soit dans un endroit solitaire, que notre parole soit dans un endroit solitaire et que notre esprit soit dans un endroit solitaire, tranquille. Lorsque notre esprit est dans un endroit solitaire, même si nous sommes à Paris, notre esprit est dans la solitude et il n’y a aucun problème. C’est pour cela qu’il faut absolument obtenir cette tranquillité, cette solitude dans notre esprit. Maintenant, nous allons mettre en pratique quelques minutes cette posture et peut-être qu’ainsi, vous allez pouvoir en avoir l’expérience.

(méditation)

Si nous méditons quelques instants de cette manière, toutes sortes de pensées vont surgir à notre esprit, que ce soient des pensées de souffrance ou de bien-être. Il peut arriver à certains moments que nous n’ayons pas trop de pensées. À d’autres moments toutes sortes de pensées peuvent survenir. Ces pensées proviennent de notre karma, des tendances fondamentales, de toutes les habitudes que nous avons accumulées dans notre esprit. Il est donc tout à fait normal que ces tendances reviennent et se manifestent ainsi dans notre esprit.

Quand toutes ces pensées nombreuses apparaissent à l’esprit, nous allons essayer de rester détendus, car si nous commençons à nous dire : « Oh là là ! J’ai toutes sortes de pensées qui apparaissent ! », cela va les renforcer et nous allons les saisir très fortement. Nous allons être de plus en plus tendus et nous aurons de plus en plus de pensées. Pour cette raison, nous allons essayer grâce à la vigilance de détendre notre esprit. Si nous le détendons, nos pensées disparaîtront. Ainsi, nous allons pouvoir détendre le corps et l’esprit pendant quelques minutes.

En pratiquant peu à peu puis régulièrement, nous pourrons peut-être pratiquer un jour, deux jours, trois jours, une semaine ou plus, peut-être que, même, nous serons capables de rester dans cette détente pendant trois ans.

Si notre esprit est mal à l’aise parce qu’il y a des pensées qui viennent, de nombreuses autres viendront. Nous ne serons pas bien du tout et nous resterons dans ce mal-être pendant très longtemps. Nous serons peut-être dans cet état une journée, cela va être difficile, n’est-ce pas ? Il faut vraiment détendre notre esprit grâce à la vigilance. Toutes les pensées qui surviennent ne sont pas solides, pas matérielles. En quoi vont-elles nous nuire ? Elles n’ont pas d’existence matérielle, donc elles ne peuvent pas nous nuire. Il est donc inutile de se dire « J’ai un tas de pensées qui viennent à mon esprit ». C’est inutile car elles n’ont pas de matérialité. Restons donc détendus et ainsi il n’y aura pas de problème.

En reconnaissant que l’esprit n’est pas matériel, comment pouvons-nous ressentir des douleurs ou de la souffrance ? L’esprit est vacuité, l’esprit est vide. Les maladies ou les souffrances physiques que nous pouvons expérimenter proviennent du fait que nous rendons matériel l’esprit qui en lui-même est vacuité.

Notre esprit n’est pas concret, tout ce que nous pouvons ressentir comme souffrance, comme maladie ne sont que des pensées, n’est-ce pas ? Si nous parvenons à ne pas saisir très fortement notre esprit, cela revient au terme que nous avons employé tout à l’heure, c’est à dire « la solitude de l’esprit ». Cette solitude est nécessaire, nous obtiendrons cette solitude de l’esprit grâce à un état de tranquillité, grâce à la Posture en Sept Points de Vairocana. Si nous restons quelques minutes dans cette posture, notre corps va expérimenter cette solitude, cette tranquillité. Après quelques minutes, notre esprit demeurera également dans cette tranquillité.

Au Tibet, il y a des retraites. Quand j’étais en retraite, nous étions un petit nombre de personnes en retraite ensemble et chacun avait sa petite maison, chacun avait ses petites affaires. Durant ces retraites, nous sommes retirés du monde extérieur. Certains, durant ces trois ans ont accumulé toutes sortes de choses, ont effectués toutes sortes d’activités dans leur maison, ils ont tellement été occupés qu’au bout de trois ans, leur maison a été encombrée de toutes sortes de choses. En réalité, ils n’ont pas véritablement effectué de retraite car ils ont fait exactement la même chose que s’ils étaient restés dans le monde extérieur.

Nous faisons une retraite justement pour pouvoir arrêter toute activité ordinaire que nous faisons habituellement à l’extérieur, pour que notre esprit et notre corps puissent trouver une certaine détente et une certaine tranquillité. Mais si, en retraite, nous sommes affairés, si nous construisons toutes sortes d’objets, si nous parlons beaucoup avec les autres, nous ne pouvons pas parvenir à la tranquillité de l’esprit et du corps. Dans ce cas, ce n’est pas vraiment une retraite que nous effectuons.

Au Tibet, un proverbe dit qu’une personne qui n’effectue pas de manière correcte sa retraite est comme un petit chien que nous aurions attaché très fortement pendant un très long temps. Dès lors qu’il est détaché, il devient comme fou, vraiment heureux, gambadant partout. Ainsi cette personne qui n’effectue pas de manière correcte sa retraite fait exactement la même chose.

A l’inverse, si quelqu’un effectue une bonne retraite, les choses vont aller de mieux en mieux. Dans les premiers temps, cette personne pourra manger trois fois par jour et ensuite elle se sentira très bien et elle ne mangera plus qu’un repas par jour et peut-être aucun repas. Elle se sentira vraiment bien, elle sera très bien et les gens qui la regarderont à l’extérieur diront « cette personne est vraiment bien, oui, d’elle émane quelque chose de bien ». En fait, son esprit sera complètement détendu, ouvert, tout le contraire d’un esprit très tendu ayant une très forte saisie. Si nous nous disons pendant la méditation « je médite mal parce que j’ai toutes sortes de pensées » et que nous saisissons toutes ces pensées, c’est faire comme Padampa l’a dit :
« Ce serait comme essayer d’emprisonner tout l’eau d’un lac dans un petit récipient, sa densité est telle, sa force est telle qu’il nous sera impossible de le faire ».

C’est pourquoi il est nécessaire que notre esprit soit vaste, soit ouvert, soit littéralement envoyé vers l’extérieur. Si nous pratiquons ainsi, une détente surviendra dans notre esprit.

Nous avons vu aujourd’hui le bardo de la vie et plus particulièrement l’esprit, l’ouverture, la « vastitude » de l’esprit qu’il nous faut acquérir.


[1Cet enseignement avait lieu à bord d’une péniche...