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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo du rêve - 7/12

Nous devons penser que nous allons écouter maintenant cet enseignement pour pouvoir libérer l’ensemble de tous les êtres qui ont été nos pères et nos mères et qui sont actuellement dans la souffrance du samsara et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace.

Au Tibet, on dit qu’il y a trois aspects :

– la dévotion,

– le respect à travers le corps,

– le respect à travers l’esprit.

En fait, comme nous l’avons vu précédemment, en ce qui concerne la foi, la dévotion se développe à travers l’écoute, la réflexion et la méditation. Tout d’abord il est nécessaire d’avoir une bonne écoute. Si nous avons une bonne compréhension, la foi apparaît spontanément, la dévotion surgit spontanément. Si cette écoute, cette réflexion et cette méditation ne sont pas correctes, la foi va changer. Elle ne sera pas stable. Si à l’inverse, nous avons une bonne écoute, une bonne réflexion et une bonne méditation, cette foi, cette dévotion deviendra stable.

Si dans notre esprit, il n’y a pas cette stabilité, que nous nous mettions en colère, que nous changions tout le temps d’humeur, notre activité n’est pas claire. Dans tout ce que nous faisons, nous manquons de clarté. Nous n’avons en fait pas de pouvoir sur notre esprit. Il est nécessaire de faire naître en nous la prise de conscience.

Nous pouvons avoir une prise de conscience mais ce renoncement peut ne pas être stable : nous allons écouter les enseignements du Dharma et nous nous dire : "J’aime beaucoup ces enseignements." Nous allons avoir une prise de conscience pendant un jour ou deux et puis un autre jour cela va changer. Cela veut dire que cette prise de manque de stabilité. Il peut y avoir des personnes qui disent : « J’ai eu du renoncement. J’ai écouté des enseignements. Je me suis même entraîné à ces enseignements, mais maintenant c’est terminé ». Si nous parlons de cette manière, c’est qu’un jour effectivement, nous avons eu ce renoncement, mais que ce renoncement n’était pas stable. Un jour nous avons abandonné ces engagements.

Au Tibet, il n’y a pas de différence entre le Dharma et notre vie. Que nous mangions, que nous dormions, quelle que soit l’activité que nous fassions. A ce moment, il n’y a pas de véritable entraînement. À partir du moment où nous faisons ces activités quotidiennes, nous expérimentons de la souffrance, du bonheur. Par ces expériences de souffrance, nous éprouvons le désir de nous entraîner au Dharma ou de pratiquer le Dharma. Que ce soit le bonheur ou la souffrance, les deux sont impermanents. Nous éprouvons du bonheur et nous savons que ce bonheur est impermanent. Quand nous éprouvons de la souffrance, cette souffrance ne reste pas, ne demeure pas. Elle change. Elle est de nature impermanente. C’est grâce à çà que nous devons développer la prise de conscience de l’Esprit d’Eveil. Cette prise de conscience, nous pouvons l’avoir mais nous devons le développer pour qu’il devienne stable.

Maintenant, nous sommes en sommes au Bardo du Rêve, l’état intermédiaire du rêve. Dans cet état intermédiaire du rêve, nous pouvons voir que les illusions se libèrent d’elles-mêmes.

La dernière fois, nous nous en étions arrêtés au fait que nous pouvions reconnaître que nous étions dans un rêve, que nous pouvions avoir une petite reconnaissance, mais que parfois, par la suite, nous pouvions oublier cette reconnaissance. Lorsque nous avons une saisie de cette reconnaissance, nous nous réveillons. Si nous ne sommes plus dans le rêve, c’est parce que nous avons une trop forte saisie. Nous pouvons reconnaître que nous sommes dans un rêve, mais la nuit d’après, nous perdons cette reconnaissance. Nous avons alors trop peu de rappel et de vigilance.

Quand nous oublions que nous avons pu reconnaître le rêve, il faut nous entraîner à nouveau sur cette vigilance, redévelopper l’attention. Il peut arriver que certaines personnes rêvent beaucoup mais ne se rappellent plus de leurs rêves. Ou bien certaines personnes rêvent beaucoup mais se disent en se réveillant, qu’elles n’ont pas du tout rêvé. Cela montre qu’il y a une grande illusion.

Le moyen durant la journée pour se rappeler que nous sommes comme dans un rêve, est d’avoir de la vigilance, de l’attention et de se dire : « Puissé-je reconnaître que je suis dans un rêve durant mon sommeil ». Cela peut être bénéfique de pratiquer la phase de création et la phase d’achèvement.

Que veut dire « la phase de création » ?

En face de nous dans l’espace, nous allons visualiser qu’il y a un tronc, que sur ce tronc il y a un lotus, un disque de soleil et de lune, et qu’il y a dessus le Bouddha Shakyamuni, le corps et que nous allons visualiser toutes ces étapes. Quand nous visualisons le Bouddha Shakyamuni, nous devons nous dire : « Cela n’a pas d’existence, de réalité propre, cela n’est qu’un rêve ». Si après tout cela, nous ne réussissons toujours pas à reconnaître que nous sommes dans un rêve, à ce moment, il faut pratiquer et purifier.

Que veut dire « Pratiquer » ?

Cela veut dire pratiquer le Saint Dharma, c’est-à-dire visualiser et réciter des mantras.

Que veut dire « Purifier » ?

Cela signifie purifier tous nos voiles. Depuis des temps sans commencement, à travers toutes les activités que nous avons pu effectuer, nous avons accumulé un certain karma, certaines activités négatives. Nous allons purifier toutes ces fautes et ces voiles.

Lorsque nous disons que depuis des vies sans commencement nous accumulons, cela fait référence à la loi de cause à effet. Quand nous parlons de nos propres fautes, c’est en fait nos propres actes. C’est nous-mêmes qui avons effectué ces actes, ce n’est pas quelqu’un qui nous a donné toutes ces fautes, c’est nous-mêmes qui les avons accumulées. Quand nous parlons de la cause, la cause qui est notre esprit, nous parlons des tendances fondamentales.

Que signifie « Tendances fondamentales » ?

Par exemple, ce soir, nous sommes tous présents, nous écoutons un enseignement. Ce soir les tendances fondamentales vont rester dans notre esprit, c’est-à-dire que nous allons nous souvenir de cet enseignement. Ces tendances fondamentales vont mûrir et il faut des circonstances pour parvenir à ce mûrissement.

Par exemple, ce soir nous écoutons ces enseignements et puis quelques années passent. Quelques années après, nous rencontrons la même personne et nous allons nous souvenir de ces enseignements : ce sera le mûrissement de cette tendance-là.

Le mûrissement de la loi de la cause à effet fait que quelqu’un qui se souvient d’avoir effectué des des actes positifs et négatifs, un jour éprouvera du bonheur et un autre jour expérimentera de la souffrance.

Il faut confesser, regretter nos fautes. Si nous ne regrettons pas nos fautes et si nous faisons alors une activité quelconque, dans la nuit, cette activité, cette tendance fondamentale va revenir. Dans dans notre rêve, nous allons revivre cette activité. Si nous avons regretté cet acte, nous allons alors pouvoir reconnaître que nous sommes en train de rêver. Si à nouveau nous ne le reconnaissons pas nous devrons effectuer l’Accumulation des Mérites. Si nous n’avons pas suffisamment accumulé de mérites, il se peut que durant l’écoute de l’enseignement que nous ne comprenions que la moitié. Il se peut également que nous entendions et que nous comprenions l’enseignement dans sa totalité mais que nous l’oubliions après.

C’est le signe que nous n’avons pas accumulé suffisamment de mérites. Si pendant enseignement très important une personne n’est pas là c’est qu’elle n’a pas accumulé suffisamment de mérites.

Comment effectuer l’accumulation de mérites ?

Nous pouvons l’effectuer par la générosité, le don. Nous pouvons offrir une lumière aux Trois Joyaux ou offrir des vêtements ou de la nourriture aux pauvres. Nous ne devons pas penser qu’il est nécessaire de faire une grosse offrande ou d’offrir quelque chose de vraiment important. Nous allons nous dire « Je veux faire une grosse offrande au Trois Joyaux. Il faut que j’offre beaucoup d’argent ». Il ne faut pas penser de cette manière-là. Cela n’est pas important d’offrir en grand nombre ou quelque chose d’important. Si nous avons juste de la foi et de la dévotion vis-à-vis des Trois Joyaux, c’est une offrande, une générosité. Si nous écoutons un enseignement et que que nous nous réjouissions que les auditeurs puisse écouter cet enseignement, c’est une preuve de générosité, une preuve de don. Si nous voyons quelqu’un qui donne de l’argent car il est riche, se réjouir que cette personne ait pu donner de l’argent, c’est une accumulation de mérites.

Quand nous offrons quelque chose, il ne faut pas être avare. Peu importe ce que nous offrons même si c’est une petite somme ce qui est important c’est de se dire que ce que nous donnons, c’est bien. Toute personne qui travaille doit payer des impôts. Tout ce que nous payons à l’État, autant nous en réjouir, puisque de toute façon, nous devons le payer. Autant nous réjouir de donner cet argent, c’est alors un grand mérite que nous accumulons. Même si nous pensons ne pas donner, en fait, nous donnons. Puisque nous donnons, autant avoir de la joie dans notre esprit à donner cet argent. De cette manière, nous accumulons vraiment un mérite.

Si nous ne développons pas de joie à donner cet argent, il n’y a aucun mérite. Je pense que c’est la plus grande générosité et la meilleure façon de donner car nous ne savons pas à qui nous donnons. Si nous connaissons la personne à qui nous donnons de l’argent, nous pouvons développer de l’orgueil. Mais dans le cas des impôts il n’y a aucun moyen de développer de l’orgueil parce que nous ne savons pas à qui nous donnons. Si nous donnons beaucoup d’argent à quelqu’un, nous allons peut-être dire : « Je suis quelqu’un de bien parce que je t’ai donné beaucoup d’argent ». Et développer ainsi un grand orgueil qui mettra en colère les personnes que nous côtoyons. Puisque nous ne savons pas à qui nous donnons, nous donnons tout simplement. Je trouve que c’est vraiment un excellent moyen.

Faire ainsi permet de reconnaître que nous sommes dans un rêve…

Si nous n’arrivons pas à reconnaître que nous sommes dans un rêve nous pouvons nous entraîner aux souffles et aux canaux. Nos canaux peuvent être bloqués. S’entraîner à ces souffles peut aider à débloquer ces canaux. Petit à petit nous allons reconnaître que nous sommes dans un rêve. Cela prendra quelques jours, un mois, deux mois. Après avoir reconnu que nous étions dans un rêve, peut-être qu’à cause d’une vigilance trop forte nous allons nous réveiller. Nous ne pourrons plus nous rendormir. Le moyen pour s’endormir sera de visualiser une sphère de couleur noire au niveau de notre cœur. Nous devons alors abandonner la vigilance, le rappel qui reconnaît que nous sommes dans un rêve, et juste visualiser cette sphère de couleur noire : nous pourrons nous endormir. Pour les gens qui ont des difficultés à s’endormir, c’est aussi une bonne méthode. Quand nous avons une attention trop forte il faut juste se détendre.

Il peut aussi arriver qu’un jour, cette reconnaissance du rêve soit complètement perdue ou qu’elle se termine. Pourquoi ?
Au début nous avons écouté le Dharma, nous avons apprécié le Dharma, nous avons aimé le Dharma. Nous avons donc pratiqué le Dharma et grâce à cette pratique, nous avons reconnu que nous étions dans un rêve. Un jour des pensées de toutes sortes viendront dans notre esprit qui feront que nous abandonnerons le Dharma, nous ne le pratiquerons plus. Nous ne reconnaîtrons plus que nous sommes dans un rêve et cela se terminera complètement. Le Dharma ne sera plus une aide. Il ne sera plus une aide parce que nous nous dirons : « J’ai pratiqué le Dharma mais le Dharma ne m’a pas aidé, le Dharma ne m’a rien apporté ». Cela veut dire que toutes les apparences du monde vont reprendre le dessus. Nous allons donc avoir une très forte saisie sur les apparences de notre monde.

Le fait que le Dharma ne nous apporte pas une aide, c’est de qu’en voyant que des gens qui ont arrêté de pratiquer le Dharma nous nous disions : « Pour moi, cela va faire de même, un jour le Dharma ne m’aidera plus ». Ce sont des circonstances néfastes qui arrivent très souvent au Tibet. Peut-être qu’en France ces circonstances néfastes n’arrivent pas. Le moyen d’y remédier c’est de réfléchir à nouveau sur la loi de cause à effet, sur la loi du karma, sur les souffrances du samsara, sur l’impermanence.
Peut-être que pour nous en France il est difficile de réfléchir au fait que notre vie est impermanente. Au Tibet c’est quelque chose d’évident, tout le monde y pense. Tout le monde sait que notre vie est impermanente car un jour nous mourrons. La mort surviendra. Tout le monde réfléchit à cela.

Peut-être qu’en France nous ne réfléchissons pas au fait qu’un jour nous allons vieillir et la mort survenir. Même si nous ne réfléchissons pas à cela la mort viendra. Réfléchir aux souffrances qui pourront intervenir quand la mort viendra fera que nous aurons envie de pratiquer le Dharma pour obtenir la maîtrise de notre esprit. Quand nous obtenons la maîtrise de notre esprit, notre esprit est parfaitement clair et aucune peur ne survient dans notre esprit au moment de la mort. Quand nous avons cette clarté de l’esprit et cette maîtrise de l’esprit, notre esprit n’est plus étriqué. Notre esprit est détendu et nous passons la mort tranquillement, d’une manière détendue. Pour pouvoir reconnaître le moment de notre mort, il faut méditer.

Donc, maintenant, nous allons méditer.