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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le Bardo du Rêve

Tout d’abord, merci à tous, grâce à vous j’ai l’opportunité maintenant de parler de l’État Intermédiaire du Rêve, le Bardo du Rêve. Quand nous parlons de cet état intermédiaire du Bardo du Rêve d’une manière générale cela fait référence à une pratique et à des instructions qui sont associées à ce bardo. Aujourd’hui je vais vous parler du rêve sans vous donner les instructions de la pratique. Quoiqu’il en soit, avant même de pouvoir mettre en pratique cet État Intermédiaire du Rêve, il est nécessaire d’avoir une préparation. Sans elle, il n’est pas possible de reconnaître le rêve d’une manière correcte.

En premier lieu, il est nécessaire de parler des activités qui peuvent être considérées comme pures et des activités considérées comme impures.

Nous pouvons parler d’activités comme nous pouvons parler de mise en pratique. Il est important, dans un premier temps, de reconnaître que nous sommes en train de rêver. Pour cela nous devons faire une pratique qui permet la reconnaissance du rêve pour qu’au moment du rêve nous puissions nous rendre compte que nous sommes en train de rêver.

Pour cette pratique, nous devons développer trois aspects qui sont au niveau de notre corps, de notre parole et de notre esprit.

Pour le corps, nous devons le considérer semblable à une illusion, à un mirage. Cela va nous permettre d’avoir moins de saisie sur notre corps formel. Lorsque nous nous regardons dans un miroir, nous voyons le reflet de notre corps. Il faut reconnaître qu’il n’y a pas véritablement de différence entre ce reflet du corps que nous voyons dans le miroir et le corps perçu au moment du rêve. Nous utilisons cette méthode pour avoir moins de saisie sur notre corps formel. Actuellement, nous considérons que notre corps a une réalité intrinsèque, qu’il est bien là, qu’il est bien vrai. Mais le reflet que nous voyons dans le miroir n’est pas vrai, ce n’est pas véritablement notre corps, ce n’est qu’un reflet. Le corps, au moment même de notre conception, n’existait pas. Actuellement, nous avons un corps. Tout au long de notre vie, il est semblable au reflet dans un miroir et tout à la fin de notre vie, il n’en restera plus rien.

Je m’appelle Chépa. Vous voyez un homme en face de vous et vous vous dîtes : « Cet homme en train de parler s’appelle Chépa ». Dans cent ou deux cent ans il ne restera plus la moindre trace sur terre de ma présence, de mon nom. C’est pour cela que nous sommes semblables à un reflet car si nous nous plaçons devant un miroir, nous voyons notre propre reflet, si nous ne sommes plus devant, il n’y a plus rien, plus de reflet.

Si nous parvenons à comprendre le sens de cela, toute l’importance que nous pouvons donner, toute la saisie, l’attachement que nous pouvons avoir de notre propre corps n’a plus aucun sens. Quand nous sommes en colère, nous ne sommes pas dans le bien-être, de même quand nous avons du désir, de l’attachement. Grâce à cette compréhension, nous pourrons reconnaître que les émotions qui émergent n’ont pas de sens véritable.

Nous avons parlé du corps. Nous passons maintenant à la parole. Si nous allons dans un endroit où il y a des gorges de montagnes escarpées, nous entendrons l’écho de nos paroles. L’écho nous renverra toutes les paroles prononcées même si nous disons des choses horribles sur nous-mêmes. Si une personne nous dit des paroles blessantes, nous avons l’impression qu’il y a une différence car nous considérons que c’est quelqu’un qui nous les dit. Si nous observons bien, il n’y a absolument aucune différence entre l’écho que nous pouvons entendre et les paroles blessantes d’autres personnes. Très concrètement nous pouvons reconnaître que quand nous disons toutes sortes de choses désagréables sur nous-même, l’écho que nous entendons provient de l’extérieur. Si, de même, quelqu’un nous dit des choses désagréables, nous pouvons reconnaître que ces paroles sont des sons qui proviennent de l’extérieur. Mais lorsque nous entendons ces sons qui proviennent de quelqu’un d’autre que de nous-même, nous n’allons pas les apprécier et nous allons nous mettre en colère. La différence se situe uniquement au niveau de la saisie que nous avons vis-à-vis de ces mêmes paroles qui, quoiqu’il en soit, proviennent de l’extérieur. C’est pour cela qu’il est dit que si nous développons de la saisie et de l’attachement aux sons, aux paroles, cela n’a absolument aucun sens.

Voilà pour les deux premiers aspects, le corps et la parole. Maintenant nous allons passer à l’esprit. Nous pouvons dire que l’esprit est semblable à un mirage. Si nous sommes en plein désert, dans un endroit très plat en pleine chaleur nous pouvons percevoir de l’eau au lointain ... En arrivant à cet endroit, nous ne trouvons rien. Au niveau de l’esprit, c’est semblable. Nous disons que notre esprit existe véritablement mais si nous le cherchons, nous ne pouvons pas le trouver. Notre esprit n’a pas la moindre matérialité, ainsi rien ne peut le satisfaire car il est vide. Donc quoique nous désirions, nous ne pouvons pas satisfaire ce désir puisque notre esprit est vide. C’est pour cela qu’il est dit que nous devons développer le contentement.

Notre esprit est semblable au mirage. Cette eau que nous voyons au loin disparaît, c’est un mirage, cela n’existe pas. C’est pareil pour l’esprit, il n’a pas de matérialité. Tout ce que nous pouvons expérimenter comme bonheur ou souffrance n’existe pas non plus. Cette souffrance et ce bonheur ne sont rien d’autre que des pensées. Il en est de même pour l’ensemble de tous les phénomènes, de toutes les apparences, de tout ce qui compose notre monde et que nous pouvons voir.

Ces trois aspects sont reliés à la pratique ou activité « impure ». Qu’est-ce que cela signifie ? Les perceptions impures de notre esprit vont être transformées en perceptions pures grâce à ces trois examens du corps, de la parole et de l’esprit. Ces pratiques représentent l’aspect préparatoire au niveau de l’aspect « impur ».

Nous allons passer à l’aspect « pur ». Je ne pourrai vous en dire que quelques mots, n’ayant pas le temps de développer cet aspect préparatoire car dans cette conférence, nous sommes ici pour parler de l’État Intermédiaire du Rêve.

En ce qui concerne l’activité pure au niveau de notre corps, nous devons penser que nous sommes semblables à une divinité, que notre corps est de la même nature que l’arc-en-ciel. Au moment où nous pensons que la nature même de notre corps n’est rien d’autre que celle de l’arc-en-ciel, il n’y a plus de saisie du corps. C’est ainsi, en fait, que nous devons effectuer cette première pratique au niveau du corps.

Quoiqu’il en soit, pour s’entraîner véritablement afin de reconnaître l’État Intermédiaire du Rêve, il faut entraîner son esprit pendant assez longtemps. Si notre esprit n’est pas suffisamment entraîné, nous tombons sous l’emprise du rêve et nous ne pouvons absolument rien faire. Qu’elle est l’origine du rêve ? Nous pouvons dire que les tendances habituelles sont l’origine du rêve. Nous accumulons certaines tendances habituelle, certaines tendances fondamentales, ce qui fait que durant la nuit pendant le rêve, ces tendances émergent à nouveau. Si nous ne reconnaissons pas que nous sommes en train de rêver, nous tombons sous l’emprise de ces tendances. Cela signifie que tout ce que nous expérimentons dans le rêve – que ce soit douleur, souffrance ou toute autre sensation – n’est pas différent de la souffrance que nous ressentons le jour dans l’état de veille.

Comment le rêve apparaît-il ?

Il apparaît au moment de l’endormissement. Lorsque nous sommes dans l’état de l’endormissement, nous vivons un état qui est similaire à celui du moment de la mort. Cela signifie qu’avant de rêver, les quatre éléments doivent se résorber les uns dans les autres. S’il n’y a pas cette résorption, nous ne pouvons pas parler de rêve. Au moment de l’endormissement quand les quatre éléments se résorbent, notre conscience, notre esprit, se résorbe dans la Base de Tout. Pour un grand pratiquant, un Yogi, dirons-nous dans le Bouddhisme, au moment de la résorption dans la Base de Tout, la conscience va aller dans le canal central et le Yogi expérimentera le rêve de la Claire Lumière.

Pour des êtres tels que nous, au moment de la résorption de ces quatre éléments quand la conscience va se résorber dans la Base de Tout, il y aura un moment d’inconscience, un évanouissement au niveau de l’esprit, comme en fait au moment de la mort. Là, attention, méfiez-vous car nous sommes en train de parler de l’État Intermédiaire du Rêve et vous allez peut-être vous endormir ! Je plaisante ! Donc, ensuite, de cette Base de Tout, à nouveau, la conscience part dans le rêve. A partir de cette Base de Tout, la conscience va aller dans la « Base de Tout de la Conscience » et, à partir de ce moment, la personne va rêver. Quand nous disons que la conscience va aller dans la « Base de Tout de la Conscience », cela signifie qu’elle retourne en quelque sorte dans le monde des apparences, elle retourne dans la saisie dualiste. Alors que pour le Yogi, le grand pratiquant, de cette Base de Tout, sa conscience ira dans le canal central et il expérimentera la Claire Lumière.

À partir de cette « Conscience Base de Tout », le rêve émerge. Le rêve est complètement ordinaire car nous sommes complètement dans la saisie du rêve. Si nous avons une certaine habitude de la pratique méditative, dans notre vie courante quand nous allons expérimenter le rêve, nous aurons la reconnaissance que nous sommes en train de rêver. A partir du moment où nous reconnaissons que nous sommes en train de rêver, pendant que nous rêvons, nous pouvons utiliser le rêve.

Comment pouvons-nous utiliser le rêve ?

Par exemple durant le rêve, nous pouvons changer de corps. Notre corps n’étant pas un corps de chair dans le rêve, en un seul instant, nous pouvons le changer. Il est bien, n’est-ce pas, de faire ainsi ! Si nous ne nous trouvons pas beau dans la vie ordinaire, voilà, que dans le rêve nous pouvons être très beau. Si nous sommes malade, nous pouvons être guéri en rêve. C’est bien de pouvoir utiliser le rêve ainsi n’est-ce pas ? Cela n’est pas une plaisanterie, nous pouvons véritablement transformer ou nous transformer dans le rêve.

L’aspect le plus difficile à obtenir est la reconnaissance que nous sommes en train de rêver au moment où nous rêvons. Pour cela, il y a différentes méthodes. Nous devons rester, par exemple, dans le même endroit qu’une personne qui a l’expérience de la reconnaissance du rêve. Ainsi elle pourra nous guider, elle saura de quelle manière nous pourrons avoir cette reconnaissance du rêve. Nous ne rentrerons pas plus aujourd’hui dans les détails de ces pratiques, de ces moyens. Si cela vous intéresse, si vous avez l’aspiration de vous entraîner à reconnaître le rêve, si vous désirez connaître les méthodes, alors exprimez votre désir et dans le futur il sera possible de pouvoir entrer plus en détail quant aux moyens à utiliser. Mais là, pour cette conférence nous allons à nouveau parler de cet État Intermédiaire du Rêve.

Si nous avons une bonne persévérance et la diligence nécessaire, si nous avons un maître qui peut nous guider à reconnaître le rêve, si nous pratiquons véritablement, au bout de deux ou trois mois, il est absolument certain de pouvoir reconnaître que nous sommes en train de rêver. Il est dit que, pour celui qui n’a pas trop de voiles, la reconnaissance du rêve peut être même plus rapide, au bout d’un mois ou même de quelques jours. Il peut tout à fait arriver que des non-pratiquants reconnaissent qu’ils sont en train de rêver. Ce qui se passe pour ces êtres-là, c’est que cette reconnaissance n’est pas forcément stable. Ils peuvent reconnaître le rêve pendant un certain moment mais en même temps cela peut changer. Ou bien ils reconnaissent le rêve mais ne savent pas comment l’utiliser. Ils n’ont aucune stabilité ou utilisation possible de cette reconnaissance du rêve. Cela indique que ces personnes ont moins d’émotions perturbatrices dans leur esprit que les autres. Tout dépend de la capacité de chacun, certaines personnes peuvent avoir une bonne pratique et grâce à celà, reconnaître de façon naturelle et spontanée le rêve sans utiliser ces différents moyens.

Tout dépend donc de la pratique que nous pouvons avoir dans cette vie-ci et des rêves que nous avons. Dans un premier temps, il est plus difficile de reconnaître que nous sommes en train de rêver quand nos rêves sont paisibles. Quand nos rêves sont effrayants, lors de cauchemars, il est plus facile de se dire à ce moment-là, durant ce type de rêve effrayant que nous sommes en train de rêver. Il est possible que nous saisissions trop le moment de reconnaissance du rêve. En reconnaissant cette peur, nous nous réveillons. Là, nous sommes réveillés par la saisie trop forte que nous avons et il est très difficile de pouvoir à nouveau nous replonger dans le rêve, pour reconnaître que nous sommes en train de rêver. La présence d’un maître est alors nécessaire pour donner différents moyens : la manière dont il faut s’endormir, comment reconnaître que nous sommes en train de rêver, comment utiliser le rêve, différentes méthodes à savoir : yogas, certains exercices sur les souffles, certaines visualisations à effectuer.

Nous devons comprendre que, dans tout cela, par la reconnaissance que nous sommes en tain de rêver, nous devons aussi reconnaître que tout ce que nous sommes en train de vivre, les expériences, les apparences que nous voyons ne sont pas différentes du rêve. Cela va effectivement nous aider au moment du Bardo Intermédiaire du Devenir.

Comment allons-nous utiliser cette reconnaissance ?

Au moment de l’État Intermédiaire du Devenir, ce sera semblable à un rêve. Différentes apparences vont se manifester, les divinités paisibles et courroucées vont apparaître. Si nous reconnaissons qu’elles ont semblables à un rêve, toutes ces apparences ne nous effraieront pas. Nous les reconnaîtrons pour ce qu’elles sont. Si nous n’avons pas la reconnaissance des apparences, au moment du Devenir nous aurons peur et elles seront effrayantes. En ce qui concerne l’État Intermédiaire du Devenir qui peut, pour vous, ne pas être compréhensible, dans les prochaines conférences, il y aura une conférence qui traitera de ce sujet.

Pour nous aider dans le Bardo du Devenir pour reconnaître les phénomènes tels qu’ils sont, nous pratiquons l’État Intermédiaire du Rêve, nous faisons l’apprentissage du rêve. Grâce à cet apprentissage, nous allons pouvoir obtenir une certaine stabilité au niveau de la reconnaissance du rêve. Nous allons pouvoir transformer le rêve et nous allons pouvoir dépasser nos peurs et nos frayeurs dès que nous les reconnaîtrons. Plus nous allons entraîner notre esprit, plus nous allons acquérir de la stabilité, plus nous allons reconnaître que nous sommes en train de rêver et cette reconnaissance va perdurer à chaque fois que nous allons rêver. Cela, c’est la stabilité.

Puis ensuite, il y a la transformation du rêve. D’un point de vue bouddhiste, nous pouvons dire que dans le rêve nous pouvons nous transformer en toutes sortes de divinités. Quoique nous pensions apparaît, nous pouvons nous changer instantanément en tout ce que nous désirons. Par cette transformation du rêve, nous aurons la possibilité d’aller dans différents lieux, par exemple, de recevoir des enseignements de Guru Rinpoché. Ils pourront être tout à fait clairs et au réveil, il nous sera possible de les écrire. Nous aurons ainsi, grâce au rêve, l’opportunité de faire toutes sortes de choses. Si nous sommes dans un lieu et que notre Maître se trouve ailleurs, dans un autre endroit, il nous sera possible en rêve d’aller dans cet endroit et de recevoir des enseignements. Nous aurons aussi la possibilité de connaître toutes les activités secrètes des autres. À ce moment, il est possible de voir ce que les autres font, même d’une manière secrète. Peut-être que ce serait bien que la police apprenne à travailler sur le rêve !

Après l’aspect de la transformation du rêve, il y a l’aspect de ce que nous pouvons traduire par « faire face ». Dans la reconnaissance que nous sommes en train de rêver, il est tout à fait possible que malgré cela de la peur, de la frayeur apparaisse. Par exemple si dans le rêve quelqu’un essaye de nous frapper ou de nous tuer. Lorsque nous avons passé les deux premiers stades, quand nous somme au troisième stade, celui qui consiste à faire face, nous ne craindrons pas l’affrontement. Si quelqu’un cherche à nous tuer avec une épée nous ne partirons pas en courant. Au contraire, nous resterons là. Dans cette phase, nous parvenons à faire face à la peur et dans le rêve la personne qui cherche à nous tuer ne le pourra pas puisque c’est un rêve. La personne qui n’aura pas fui expérimentera ce que nous appelons dans le bouddhisme la « Félicité-Vacuité ». La personne qui a la possibilité d’expérimenter en rêve la « Félicité-Vacuité » pourra faire durer longtemps son rêve, de l’endormissement jusqu’au matin. Il pourra rester dans cet état de façon continue. Par cette expérience nous obtenons une grande capacité. Le simple fait d’avoir en une nuit cette expérience de « Félicité-Vacuité » est bien plus important que l’expérience d’une pratique de trois mois sur le rêve. Si nous avons la possibilité de nous entraîner de cette manière-là, tout ce que nous vivons dans notre monde et plus particulièrement toute la souffrance que nous pouvons expérimenter maintenant se transformera en expérience de félicité. Cet aspect est très important car dans notre monde nous rencontrons perpétuellement cette souffrance, nous l’expérimentons, nous y allons, nous y restons et ainsi grâce à cette pratique, il nous est possible de transformer la souffrance en l’expérience de « Félicité-Vacuité ».

Que signifie « Félicité-Vacuité » ?

Cela veut dire que la souffrance est vide. Elle est vacuité et cela se transforme en bonheur. Cette souffrance devient félicité, bonheur ultime. Nous pouvons penser que dans cet état de félicité, nous avons encore de la saisie. En réalité, ce n’est pas le cas car cet état est dénué de toute saisie, c’est la félicité sans aucune saisie. Toute personne qui pratique peut obtenir cet état. Tout est une question d’aspiration. Si vous avez cette aspiration à la pratique du rêve, vous pouvez l’accomplir.

Cet apprentissage est très efficace pour ceux qui sont dans le mal-être, pour ceux qui n’ont pas l’esprit léger, pour ceux qui souffrent. Guru Rinpoché lui-même, a dit que dans les derniers temps, dans les temps dégénérés, les êtres qui seront beaux, les êtres qui seront intelligents n’auront pas la possibilité d’obtenir les accomplissements. A l’inverse, ceux qui seront dans les difficultés, dans la souffrance, obtiendront rapidement les accomplissements. En fait, cela signifie que les êtres qui sont dans la souffrance ont réellement le désir de pratiquer et de se sortir de leur état de souffrance. Ils mettront tout en œuvre pour obtenir un état plus léger, un état de bonheur. Ceux qui souhaitent avoir de la renommée ne pourront réaliser ces accomplissements.

Je vais préciser afin que vous compreniez plus clairement. Qu’est-ce que signifie le fait de dire qu’une personne dotée d’une grande intelligence ne peut pas obtenir d’accomplissement ?

Cela signifie qu’une personne très intelligente pourra peut-être, pour cette raison, développer un certain orgueil. A cause de cela, elle ne pourra pas véritablement écouter les autres, elle ne pourra pas apprécier ce que les autres vont lui dire, cette personne littéralement va se fermer à la possibilité d’écouter l’autre. Là, l’accomplissement n’est pas possible. À cause de cela nous pouvons dire que finalement cette personne n’est pas véritablement intelligente car si elle l’était, elle ne le dirait pas, elle ne le ferait pas savoir. C’est pour cela qu’une personne humble qui ne recherche pas la renommée peut véritablement obtenir les accomplissements. Il est évident comme je viens de le dire que si une personne est dotée d’une intelligence éveillée, d’une vive intelligence et qu’elle n’en développe aucun orgueil, elle acceptera ce que les autres vont lui dire. Cette personne aura la possibilité de se développer et de parvenir aux accomplissements. De même, pour une personne qui est belle et qui n’en développe pas une saisie particulière. Si quelqu’un lui dit : « non, tu n’es pas belle, tu n’es pas beau », cette personne ne sera pas du tout choquée, elle pourra l’entendre, elle aura l’humilité nécessaire d’entendre ce que les autres vont lui dire. Et bien sûr, ces personnes peuvent obtenir les accomplissements.

Maintenant nous allons revenir à ces grands pratiquants qui peuvent pendant le rêve, expérimenter la Claire Lumière. Entre les êtres tout à fait ordinaires qui n’ont aucun entraînement et entre les grands pratiquants, il y a une différence autant au moment du sommeil qu’au moment du rêve. Quand le Yogi s’endort, les quatre éléments se résorbent, sa conscience va se résorber dans la Base de Tout et de cette Base de Tout, elle va ensuite dans le canal central. Pour les êtres ordinaires, puisque la conscience ne peut pas aller dans le canal central, elle retourne dans la « Conscience Base de Tout ». Comme nous l’avons vu, précédemment, pour les êtres ordinaires, quand il y a résorption des quatre éléments, il y a comme un évanouissement, un moment d’inconscience. De cette inconscience, la conscience va se résorber dans la Conscience Base de Tout.

Quelle en est la raison ?

Un grand pratiquant, grâce à sa longue pratique, va permettre l’ouverture du canal central, ainsi sa conscience pourra y aller. Quand la conscience va dans le canal central, quelle première expérience peut-il avoir ? C’est de voir son propre corps en train de dormir, il voit où il se trouve et tout est très clair autour de lui. C’est la première expérience qu’il peut avoir. Ensuite cette clarté s’intensifie et au bout de quelque temps, un mois, trois mois, grâce à l’entraînement il pourra voir entièrement l’endroit où il se trouve, la maison, tous les gens qui sont à l’intérieur de cette maison et il développera cette conscience. Il ne peut voir que ce qui se trouve à l’intérieur de la maison où il dort, il ne voit pas l’extérieur. Petit à petit, cette clarté va s’agrandir et donc il verra le quartier, les voisins. Finalement, par l’entraînement, il pourra voir notre monde. A ce niveau-là, il est dit qu’il expérimente l’état de « Claire Lumière Semblable à un Flambeau », comme un endroit obscur qui deviendrait clair grâce à un flambeau, à une lampe.

Qu’est-ce que nous entendons par obscurité ?

C’est très simple, quand nous dormons, nous n’avons pas la faculté de voir notre corps endormi, nous ne pouvons pas voir notre entourage ni la maison, ni les personnes, ni les objets, ni le quartier, ni les voisins, etc. Cela signifie que nous sommes bien, à ce moment-là, dans l’obscurité. Que signifie le flambeau ? Dès que nous allumons un flambeau, une lampe, dans une maison plongée dans l’obscurité, il n’y a plus d’obscurité, il y a la clarté. Ainsi, à l’opposé de l’obscurité dans laquelle nous sommes, ces êtres sont dans la clarté, ils voient. Cette personne va se trouver entièrement dans la clarté, elle sera dans l’expérience continue de clarté, d’absorption méditative.

Avant tout, bien que nous ayons évoqué toutes ces expériences sur le rêve et comment nous devons l’utiliser, il est important de comprendre la nécessité de pratiquer dans cette vie même. Si nous n’avons aucun entraînement, aucune pratique, il ne nous sera pas possible d’utiliser notre propre rêve. C’est pour cela qu’il est important dans cette vie-ci de s’entraîner, d’entraîner notre esprit, de pouvoir transformer notre esprit, notre état d’esprit, de pouvoir obtenir un esprit plus léger, plus clair. Si nous nous entraînons de cette manière, nous deviendrons un véritable être humain. Actuellement, nous ne sommes pas de véritables êtres humains, nous sommes comme une moitié d’humain, nous ne sommes pas réellement complets. Nous avons la possibilité en tant qu’humain d’entendre ce que l’autre nous dit, nous avons la possibilité de le comprendre et nous avons la possibilité de pratiquer.

Voilà, je vous ai parlé de ma propre expérience. Il se peut que dans cette salle il y ait des personnes qui ont une plus grande expérience du rêve, qui savent mieux que moi comment l’utiliser, comment s’entraîner. Elles-mêmes pourront donc en parler d’une façon plus profonde que moi.

Cette conférence est terminée. Je vous remercie tous d’être venus si nombreux ce soir.